Historique du VVD
Introduction
Le VietVoDao se caractérise par le fait qu’il n’est pas l’ oeuvre d’un seul, mais bien l’œuvre de tout un peuple qui, au cours de son histoire, dut constamment lutter pour préserver son identité.
Il est donc, difficile de déterminer précisément la date de son origine, qui remonte certainement à l’époque où l’ancien Vietnam s’étendait encore sur la partie sud de la Chine actuelle, jusqu’au fleuve Duong-Tu-Giang (Yang Tsé Kiang), il y a environ cinq mille ans.
On s’accorde à l’honorer l’Empereur Hung-Vuong Ier, le fondateur du Vietnam, comme Fondateur de l’Art Martial Vietnamien.
C’est, en effet, sous la dynastie des Hung-Vuong (2879 – 278 av. JC) que s’est formé l’art martial vietnamien, en même temps que la philosophie et la médecine traditionnelle.
L’histoire de l’art martial vietnamien est étroitement liée à l’histoire du peuple vietnamien et reflète fidèlement l’âme de ce peuple.
On peut diviser son évolution selon les 8 époques suivantes :
1. Période de formation des techniques (2879 – 111 av. JC)
Des dessins sur les parois de grottes dans le nord du Vietnam ou sur des objets ainsi que des armes datant de cette époque prouvent que, outre les techniques de combat à mains nues, les vietnamiens connaissaient déjà l’art du :
1- Doan Cam (bâton court), 2- Bong (bâton long),
3- Long Gian (fléau),
4- Bua Riu ( hache),
5- Dao (couteau),
6- Doan Dao (sabre court), 7- Guom (sabre),
8- Kiem (épée),
9- Thuong (lance), 10-Cung (l’arc),
etc.
2. Période de la formation des théories (111 av. JC – 906 après JC)
Cette époque est marquée par l’invasion chinoise. Pour mieux résister à l’ennemi,l’Art Martial en tant que moyen de défense va compléter l’art militaire et se développer sur trois plans :
1) le perfection des techniques, 2) la formation de stratégies,
3) l’élaboration des théories.
Avec des personnages célèbres tels que Trien Quang Phuc, Trung Vuong, Ly Nam De, Bo Cai Dai Vuong, etc., plusieurs théories ont pris naissances :
1- la théorie « Di Doan Thang Truong » :
théorie de la supériorité des techniques rapprochées
2- la théorie « Di Nhuoc Thang Cong » :
théorie de la souplesse contre la force
3- la théorie « KyTtap Chien Phap » :
principe des surprises
4-la théorie « Ao Anh Bi Phap » :
le secret des illusions
5- la théorie « Phan Tan Bien Phap » :
méthode d’esquives sans résistance
etc…
Ces théories servaient non seulement de principes directeurs pour l’art militaire mais donnaient, aussi et surtout, à l’Art Martial Vietnamien des bases précieuses et nouvelles. L’origine de nombreuses techniques que nous pratiquons aujourd’hui remontent à cette époque.
3. Période de développement (906 – 1009)
Pendant cette période d’indépendance nationale, l’art martial prend de l’emprise sur l’art militaire.
Les rois Ngo Quyen et Dinh Bo Ling étaient à la fois de remarquables Maîtres d’art martial et théoriciens de guerre.
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4. Période de perfection et de popularisation (1010 – 1527)
Les techniques ont atteint à cette époque un très haut niveau.
Sous l’influence du Bouddhisme, du Confucianisme et du Taoïsme, l’art martial acquiert une base philosophique de plus en plus riche.
Avec l’indépendance et la stabilité du pays, il devient un art de vie visant à l’élévation de la valeur de l’homme.
Sous la dynastie des Tran (1225 – 1400), ont été créés, en même temps que les « Académie d’Arts Martiaux » (Giang Vo Duong), les grades de « Licencié en Arts Martiaux et Docteur ès Arts Martiaux ».
Le célèbre Tran Hung Dao, vainqueur des Mongols, a laissé des ouvrages très importants sur l’Art Martial Vietnamien.
De 1414 à 1427, le Vietnam a subi la terrible domination des Chinois de la dynastie des Ming. Pendant cette période de nombreux ouvrages de grande valeur ont été détruits, les Maîtres pourchassés ou assassinés. C’est ainsi que, plus que jamais, l’art martial vietnamien est devenu l’Art du peuple, le servant devant les agresseurs.
5. Période de division (1527 – 1802)
Dans un contexte d’invasion cham (actuel Cambodge) et d’invasion siam (actuel Thailande), cette période est marquée par les divisions du pays et les luttes d’influence entre les seigneurs.
Ces antagonismes ont fait que l’art martial vietnamien s’est divisé et cristallisé en différentes écoles, chaque école ne représentant qu’un certain aspect du Viet Vo Dao.
Cependant, les véritables Maîtres, qui constituaient le « Corps des
Sages »,assuraient la transmission des connaissances millénaires.
Le plus représentatif de ces Maîtres pendant cette période confuse est certainement La Son Phu Tu. En effet, outre les connaissances en art martial et en art militaire, il possédait une prodigieuse connaissance des mathématiques et des sciences traditionnelles; l’Empereur Quang Trung le considérait comme son Maître.
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6. Période de décadence (1802 – 1945)
Cette période est marquée par la dynastie des Nguyen et la colonisation française.
Au début du 19ème siècle, la puissance industrielle a fait perdre la confiance dans les valeurs humaines.
Devant les armes modernes, l’art martial s’est révélé dépassé sur le plan de l’art militaire et cette constatation hâtive l’a conduit très vite à sa décadence.
Sous la colonisation française, de 1863 – 1945 l’art martial vietnamien fut frappé d’interdiction. Cependant, dans le secret et la clandestinité, l’entraînement continua dans un cadre très limité et avec des disciples sérieusement sélectionnés; de ce fait, les élèves ne connaissaient que leur école. Les techniques étaient différentes d’une école à l’autre et parfois même déformées.
7. La renaissance (avant et après l’indépendance de 1945 )
La renaissance de l’Art Martial Vietnamien a été amorcée durant la première moitié du 20ème siècle dans différentes provinces par plusieurs maîtres, dont la renommée est devenue publique après l’indépendance.
Ces styles, écoles ou organisations étaient reconnus régionalement, comme par exemple le groupement VoTuDo pour le nord, l’école Binh Dinh et le style Tay Son d’origine impériale pour le centre ou encore le Viet Vu Dao dès 1908 pour le sud.
L’enseignement était dispensé de manière discrète et confidentielle, dans le cadre familial « derrière la haie de bambou » du jardin ou de l’arrière-cour.
Après 1945, la fin de l’invasion japonaise et l’indépendance, le style
Vo Vietnam, qui devint le mouvement Vovinam quelques années plus tard, apparu sur la scène et fut le fer de lance de la diffusion du Vo, l’art martial vietnamien.
Ce style de synthèse fut l’œuvre du Maître Fondateur Nguyen Luoc qui s’inspira de styles des différentes régions du Vietnam, notamment de Binh Dinh
Les techniques furent structurées, l’enseignement fut codifié, et, dans le respect d’une tradition qui n’a jamais manqué de transmettre la dimension d’art de vie avec celle d’art de survie, le Vovinam intégra lui aussi le Vo Dao, la philosophie, au Vo Thuat, la technique. Les écoles furent ouvertes au grand public, visant, dans un large mouvement d’éducation, : « la formation de l’homme vrai ».
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Plusieurs autres groupements, dont le Vo Co Truyen, contribuent à la propagation du Vo au Vietnam.
Parmi la quarantaine de styles existant, une quinzaine sont actuellement des styles majeurs, et portent des noms de lieux, de personnages ou d’animaux, comme le Dragon vert, le Tigre noir, le Phénix céleste, ou la Montagne de métal
Outre ceux déjà cités, ils ont pour noms : Thanh Long, Huyen long, Nghia long, Hac Ho, Phuong Hoang, Vo Lam, Han Bai ,etc.
8. L’internationalisation (dès 1970)
L’Histoire troublée du pays, suite à l’invasion et au retrait américaine,
incita de nombreux Maîtres à s’installer outre-mer ; en Europe, en Amérique, puis en Afrique et en Australie.
En Europe, faisant suite à la venue individuelle de Maîtres vietnamien en France dès les années 30, le Docteur et Maître Président Phan Hoang , à la demande de plusieurs de ses confrères au Vietnam, structura en France dès 1970, le mouvement Nghia Long, ancêtre de l’International Viet Vo Dao.
A vocation mondiale, l’International Viet Vo Dao, fondé en 1972, est devenu une structure autonome, adaptée aux particularités et besoins des différentes structures nationales et continentales.
Actuellement, l’International Viet Vo Do, dont le programme « Viet Vo
Dao international» constitue un nouveau style de synthèse, issu de plusieurs styles majeurs, est présent dans plus de 30 pays sur 5 continents.
Signe du développement et de la vitalité de l’art martial vietnamien, différents mouvements à portée internationale apparaissent en cette fin de siècle.
Le mouvement Quan Ky Daonaît en 1981 sous l’impulsion du Maître Pham Xuan Tong, ancien membre de l’International Viet Vo Dao, et le mouvement Vovinam ,avec plusieurs ancien membres de l’International Viet Vo Dao,
qui depuis le Vietnam sous la haute autorité retrouvée de son Maître Patriarche Le Sang, se développe depuis1991.